Domaine du Perchoir - Historique
Origine
La maison d'origine date du début du XXè siècle. C'était une banale maison de rang, maison de ferme, de type "Four Square". Si on y regarde attentivement, on peut deviner la forme de la maison d'origine au milieu des multiples extensions qui y ont été ajoutées par la suite.
La fondation est en béton à même la roche et suit la pente du terrain. C'est avec du bois installé pièce sur pièce que tout cela a été mis de niveau. La structure est entièrement en cèdre de l'Est, probablement récolté à même le terrain.La maison Evangéline
Texte extrait du livre Saint-Odile-sur-Rimouski, une histoire de coopération, comité de la monographie du 50ième (1990)
C'est dans le coeur d'une toute jeune fille que prend naissance le goût de rendre service aux plus démunis. Dès l'âge de neuf ans, Laura Lévesque quitte la maison paternelle à l'insu de ses parents, pour aller visiter les personnes âgées qui habitent près de chez elle. Malgré les réprimandes de ses parents, elle recommence toujours. Comme elle le dit : "C'était plus fort qu'elle."
En 1940, elle épouse monsieur Adéodat Vignola. Ce dernier ne s'oppose pas au projet de Laura : garder des enfants abandonnés, orphelins et des personnes âgées. Dès la première année de leur union, ils adoptent un enfant. En 1952, ils font l'acquisition de leur maison, au 3ème Rang ouest. Au fil des ans, ils la transforment et l'agrandissent selon leurs besoins.
Tout en poursuivant leur oeuvre et en élevant leurs onze enfants, ils exploitent une ferme laitière jusqu'en 1972. Quatre ans plus tard, une ferme de plus petite envergure est remontée afin de créer un désennui, une occupation pour la famille et les pensionnaires.
(Pendant) près de quarante ans, la maison Evangéline a accueilli environ 500 enfants orphelins ou en provenance de parents divorcés. Une centaine de vieillards, handicapés pour la plupart, anciens alcooliques et clochards y ont trouvé une famille.
La maison tient d'ailleurs son nom d'une pensionnaire. Madame Vignola a déjà gardé une petite de onze ans atteinte de fièvre thyphoïde qui s'appelait Evangéline. Madame Vignola s'était beaucoup attachée à cette enfant. C'est donc pour perpétuer son nom et sa mémoire que la maison a porté le nom de cette petite fille.
Le 29 octobre 1987, monsieur Vignola décède subitement au milieu de ses pensionnaires. Madame Vignola remet la poursuite de son oeuvre en question mais après quelques moments de réflexion, elle prend conscience qu'elle ne peut pas vivre sans la présence de ses pensionnaires qui sont ses enfants. Elle décide donc de continuer le travail déjà commencé et pour lequel elle a consacré toute sa vie.
Un des rêves de madame Vignola était de pouvoir rendre hommage à la Sainte-Vierge en érigeant une statue. Voilà qu'un beau jour, elle reçoit livraison d'un immense colis. C'était une statue de la Vierge offerte par une personne qui a préféré demeurer inconnue. Le mystère est toujours complet concernant la provenance et le généreux donateur ou la généreuse donatrice.
Le projet de madame Vignola (était) de pouvoir compléter ses quarantes années de travail auprès de ses vieillards. Et le plus beau témoignage qui peut être rendu à monsieur et madame Vignola vient des pensionnaires qui les (appelaient) "papa Adéodat, maman Laura".
Le fonctionnement d'une telle maison n'est réalisable qu'avec beaucoup d'attention, d'amour, de respect et de tendresse. C'est avec ces qualités qu'il est possible de réussir et de mener à terme de tels projets.
Fin de l'extrait
Le Domaine du Perchoir
Après le décès de madame Vignola, le domaine que constituent la maison Evangéline et ses dépendances est mis en vente. La maison est immense et composée de multiples petites pièces qui servaient de chambres aux pensionnaires. Il y a aussi plusieurs autres bâtiments : un grand garage, un chalet, un moulin à vent, un poulailler et une grange qui malheureusement n'était plus en état et a été démontée.
Marise Bélanger et Gilles Pelletier se portent acquéreurs de la propriété dans la but de la transformer en gîte touristique et centre de repos. Ils passent plus d'une année à la rénover, à enlever des cloisons pour agrandir les pièces, etc. Ils confient la décoration des chambres et du couloir à des artistes qui leur apportent un charme unique. C'est ainsi que naît le Domaine du Perchoir, nommé ainsi en raison de la position perchée de la maison et des nombreuses maisons d'oiseaux (habitées) qui entourent la maison et qui avaient été construites par certains pensionnaires de la maison Evangéline, à l'époque.
Aujourd'hui
Nous avons à notre tour acquis le domaine en 2008 et nous nous efforçons de l'entretenir avec amour et en respectant son histoire. Nous sommes en train de rénover le 3ème étage qui à l'époque était un appartement séparé. Nul doute que cela deviendra la plus belle chambre du gîte, le perchoir du Perchoir, avec une vue à couper le souffle et à 360 degrés !